- guêpe
-
1 ♦ Insecte hyménoptère (vespidés), dont la femelle porte un aiguillon contenant un venin allergène. ⇒ poliste. Guêpe qui bourdonne. Piqûre de guêpe. Grosse guêpe. ⇒ frelon. Nid de guêpes. ⇒ guêpier.♢ TAILLE DE GUÊPE : taille très fine (par anal. avec le mince pédoncule qui relie, chez la guêpe, le corselet à l'abdomen) (⇒ guêpière) . « Sa taille de guêpe se cambre » (Gautier).2 ♦ Fig. Vieilli Une fine guêpe : une femme rusée (cf. Fine mouche). — Loc. fam. Pas folle la guêpe ! il (elle) a trop de ruse pour se laisser tromper.guêpen. f.d1./d Insecte hyménoptère porte-aiguillon (genres Vespa et voisins), à l'abdomen allongé, qui construit un nid en fibres de bois mâchées (guêpe cartonnière) ou en terre argileuse pétrie (guêpe maçonne ou [Afr. subsah.] mouche maçonne). Suivant les cas, les guêpes sont solitaires ou sociales. Syn. (oc. Indien) mouche jaune.d2./d Fig. Taille de guêpe: taille très fine.⇒GUÊPE, subst. fém.A. — Insecte hyménoptère dont l'abdomen annelé jaune et noir est terminé, chez la femelle, par un aiguillon venimeux. Essaim, nid, piqûre de guêpes :• 1. La vraie éphémère, c'est la guêpe. Elle doit dans un court été (...) accomplir (...) le cercle d'une longue vie sociale, la plus compliquée qu'ait l'insecte. Ce que l'abeille élabore à la longue en plusieurs années, la guêpe doit le réaliser à l'instant.MICHELET, Insecte, 1857, p. 294.♦ Taille de guêpe. Taille très fine :• 2. Il a des yeux de braise, un front de penseur, des mains de pianiste, une taille de guêpe, une barbe de sapeur, des lèvres de corail, un thorax de taureau, ah qu'il est beau!QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 36.B. — Au fig. Importun qui aime à tourmenter. Je veux qu'il déclare dans les trois villages que je ne suis pas une guêpe (BARRÈS, Cahiers, t. 2, 1899, p. 114).♦ Fam. Pas folle, la guêpe! [En parlant d'une pers. avisée qu'on ne dupe pas facilement] — Surtout, M. Roch, ne lui dites pas que...Le père Roquault m'observe narquois... — Pas folle, la guêpe! Je lui dirai que tu es de plus en plus malade (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p. 200).♦ Proverbe. Où la guêpe a passé le moucheron demeure, ,,Les gens faibles et pauvres se trouvent mal d'imiter ceux qui ont de la force ou des richesses`` (Ac. 1878-1932).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1740 (ds Ac. 1694 et 1718 : guespe). Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1180 wespe entomol. (M. DE FRANCE, Fables, éd. K. Warnke, 65, 28); b) 1783 taille en guêpe (RESTIF DE LA BRET., Contemp. du commun, p. 165); 1829 taille de guêpe (JANIN, Âne mort, p. 214); 2. 1829 fig. « personne d'un esprit railleur » (BOISTE). Du lat. vespa « guêpe » devenu wespa par croisement avec l'a. b. frq. waspa de même sens, d'où sont issus l'a. h. all. wafsa « id. », le néerl. wesp « id. » et l'all. Wespe « id. ». Fréq. abs. littér. : 256. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 179, b) 460; XXe s. : a) 438, b) 425.
DÉR. Guêper, verbe trans., rare. Serrer (la taille) pour amincir. Le vêtement noir qui guêpait sa haute taille un peu voûtée (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 173). — [] ou [ge-]. Cf. guêpier. — 1re attest. 1857 (GONCOURT, Sophie Arnould, Paris, E. Dentu, 1877, p. 71); de guêpe, dés. -er.
guêpe [gɛp] n. f.ÉTYM. V. 1180, vespe; du lat. vespa, devenu wespa par croisement avec l'anc. haut all. wefsa.❖1 Insecte hyménoptère (Vespidés), scientifiquement appelé Vespa, dont la femelle porte un aiguillon; femelle de cet insecte. || Formes allongées et sveltes de la guêpe. || La guêpe, insecte aculé. || Guêpe qui darde (cit. 7) son aiguillon (cit. 7). || Piqûre de guêpe. || Guêpe qui harcèle un dormeur. || Guêpe qui bourdonne (cit. 1). || De nombreuses espèces de guêpes vivent en société, d'où leur nom de guêpes sociales. || La poliste, guêpe commune en France. || Grosse guêpe. ⇒ Frelon. || Guêpe ichneumon (solitaire). ⇒ Sphex; aussi vx astate. || Les guêpes nichent en terre ou dans les arbres creux. — Guêpe maçonne (improprement dite mouche maçonne), construisant un abri d'argile. || Guêpe cartonnière. || Nid de guêpes. ⇒ Guêpier. || Les guêpes s'attaquent aux fruits mûrs, au miel (→ Adjuger, cit. 1) des ruches.1 La méchanceté fabrique des tourments contre soi (…) comme la mouche guêpe pique et offense autrui, mais plus soi-même, car elle y perd son aiguillon et sa force pour jamais (…)Montaigne, Essais, II, V.2 La calomnie est comme la guêpe qui vous importune, et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu'on ne soit sûr de la tuer; sans quoi, elle revient à la charge, plus furieuse que jamais.Chamfort, Maximes et Pensées, X.3 Des guêpes, çà et là, volent, jaunes et noires.Verlaine, Jadis et Naguère, « Allégorie ».4 La guêpe. Elle finira pourtant par s'abîmer la taille !J. Renard, Histoires naturelles.➪ tableau Classification des insectes.♦ ☑ (1783, taille en guêpe). Taille de guêpe : taille très fine, par anal. avec le mince pédoncule qui relie, chez la guêpe, le corselet à l'abdomen. ⇒ Guêpière. || Avoir, se faire une taille de guêpe (⇒ Guêper, 2. guêpière).5 Pour le bouquet de la fête, on prie Florinde de danser (…) Sa taille de guêpe se cambre audacieusement et fait scintiller la baguette de diamants qui orne son corsage (…)Th. Gautier, Souvenirs de théâtre, « Le diable boiteux ».6 (…) Polaire, actrice pathétique sans le savoir, belle en dépit du canon antique, qui ne voulut jamais modeler au gré de la mode son corps de guêpe. Sa taille jouait à l'aise dans un faux col : 42 centimètres.Colette, Belles saisons, p. 89.2 (1850; « personne railleuse », 1829; cf. les Guêpes, comédie d'Aristophane). Vieilli. Femme maligne, qui aime à tourmenter. ☑ Une fine guêpe : une femme rouée. ⇒ Mouche (fine mouche).7 Parmi ces bonnes âmes qu'elle a auprès d'elle il en est une qui est bien la plus fine guêpe, la plus perfide et la plus rouée confidente qui se puisse voir (…)Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 10 juin 1850, t. II, p. 194.♦ ☑ Loc. mod., fam. Pas folle, la guêpe ! : il (elle) a trop de ruse pour se laisser tromper. — Var. rare :8 Pas bête la guêpe, hein ?R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 55 (1959).❖DÉR. Guêper, guêpier, 1. guêpière, 2. guêpière.
Encyclopédie Universelle. 2012.